You are currently viewing Sané, Coman, Gnabry, à la fin il n’en restera qu’un

Sané, Coman, Gnabry, à la fin il n’en restera qu’un

Depuis de longs mois, le Bayern est dans une impasse. Laile gauche de son quatuor offensif est partagée entre 3 cadres qui, tour à tour, peinent à convaincre. Leroy Sané, titulaire décevant, Kingsley Coman, souvent blessé, et Serge Gnabry, jugé trop coûteux, posent une véritable énigme à la direction bavaroise. Autopsie dun triptyque en perte de vitesse.

Éliminé de la Ligue des champions par l’Inter Milan, le Bayern va profiter des prochaines semaines pour préparer au mieux le Mondial des clubs. Mais d’ici juin, la direction allemande entend aussi gérer trois dossiers épineux. Si Müller a été remercié et Kimmich prolongé, pour Coman, Gnabry et Sané, rien n’est encore tranché.

La rotation mise en place par Vincent Kompany sur le flanc gauche de son quatuor offensif agace. Si Olise brille à droite, Musiala dans l’axe et Kane en pointe, l’aile gauche peine à prendre son envol. Aucune des trois options ne parvient à convaincre sur la durée. Pour des questions salariales, sportives et physiques, le Bayern va devoir trancher : à l’issue de la saison, il n’en restera qu’un.

Kingsley Coman, l’éternel espoir

2025, 2026 et 2027 : voilà respectivement les échéances des contrats de Sané, Gnabry et Coman. Pourtant, en l’état actuel des choses, c’est bien le troisième qui semble le plus proche du départ. Arrivé il y a 10 ans à Munich, le Français pourrait bel et bien faire ses valises dès cet été. Au-delà d’un simple transfert, l’ex-Parisien est à un tournant de sa carrière. Il avait d’ailleurs déjà songé à y mettre un terme à cause des blessures, et n’exclut pas une destination exotique. Les sirènes saoudiennes continuent d’hypnotiser un Kingsley Coman qui s’était pourtant ressaisi sur le gong l’été dernier.

Écarté par Didier Deschamps après l’Euro, déclassé en club, il sera quoi qu’il arrive tenté par un nouveau défi. L’ancien ailier de la Juventus pourrait toutefois rester en Europe : Arsenal ou encore Liverpool seraient sur le coup. En tout cas, au Bayern, son histoire semble toucher à sa fin. « King » est en fin de cycle dans une institution qu’il peine chaque jour un peu plus à convaincre.

Buteur à Heidenheim, la semaine passée, Coman a inscrit sa septième réalisation de la saison, seulement. Malgré des pépins physiques à répétition, il a déjà disputé 37 matchs toutes compétitions confondues. Après des débuts prometteurs sous Pep Guardiola, Coman avait offert la Ligue des champions au Bayern en 2020. Unique buteur de la rencontre face à son club formateur, Coman n’avait pas manqué de célébrer son but. À ses côtés, sur l’aile droite, Serge Gnabry vivait également ses plus belles heures.

Serge Gnabry, un salaire à justifier

Octobre 2019. Soirée de Ligue des champions au Tottenham Hotspur Stadium. Ce soir-là, Serge Gnabry entre dans une nouvelle dimension en marquant quatre buts face au vice-champion en titre. Dans une terreur londonienne sans précédent, les Bavarois s’imposent 7-2. La suite appartient à l’histoire : 23 buts et 10 passes décisives sur l’exercice 2019-2020, il s’impose comme titulaire indiscutable.

Si les saisons qui suivent sont aussi belles, les deux dernières interrogent sur sa capacité à retrouver un tel niveau. Grand artisan du sacre européen sous Hansi Flick, Gnabry n’a pas toujours eu l’occasion de se montrer cette saison. Avec seulement 38 % des minutes disputées en Bundesliga, l’international allemand s’est montré décisif à 10 reprises en 24 apparitions. Un bilan honorable pour un joueur qui rappelle toujours au bon moment de quel bois il est fait.

Son superbe slalom contre Dortmund il y a deux semaines tombe à pic alors que son salaire est discuté. Sixième plus grosse masse salariale de l’effectif avec près de 19 millions par an, il devance Goretzka ou encore Coman. Pour un élément qui n’a démarré que 18 des 47 rencontres disputées par le Bayern cette saison, ce chiffre interroge. Pour autant, Gnabry répond présent lorsque Kompany fait appel à lui.

Autre circonstance atténuante : les blessures, qui ne l’ont pas épargné cette saison. Avec moins de concurrence l’an prochain et une forme physique retrouvée, Gnabry pourrait étouffer toutes les interrogations à son sujet. Reste à savoir si le Bayern l’inclura, ou non, dans le dégraissage salarial annoncé cet été. Face à cette purge, seuls 8 joueurs seraient intouchables. Son compatriote Leroy Sané en a déjà fait les frais.

Leroy Sané, la dérangeante nonchalance

Selon Bild, Sané serait parti pour rester au club et prolonger son contrat jusqu’en 2028. Mais à quel prix ? Cette prolongation pourrait effectivement coûter 5 millions d’euros par an à l’ailier de 29 ans. Actuellement mieux payé que Joshua Kimmich (20 M/an), l’ancien Citizen devra consentir à des efforts financiers s’il veut rester en Bavière.

Des efforts attendus aussi sur le pré, car c’est son attitude qui dérange. Critiqué pour sa nonchalance et ses sautes d’humeur caractéristiques, Sané peine à compenser par ses éclairs de génie. Auteur de 12 buts cette saison TTC, il est l’option la plus utilisée sur le flanc gauche du quatuor offensif. En dépit d’une attitude critiquée, il profite des blessures à répétition de Kingsley Coman et Serge Gnabry, sans convaincre véritablement.

Pas rédhibitoire pour autant pour un joueur qui capitalise sur sa bonne relation avec son coach et ex-coéquipier, Vincent Kompany. En conférence de presse en janvier, le technicien belge défendait son joueur après un doublé contre Hoffenheim.
« Sané a joué sur son flanc gauche contre Leipzig et a marqué un but dans la victoire 5-1. Je ne dirais donc pas quil est simple de savoir de quel côté il est meilleur. Si nous parlons de sa performance globale aujourdhui, oui, il a été à la hauteur. Mais avec des joueurs de cette qualité, même si les choses ne fonctionnent pas toujours parfaitement, ils savent toujours ce que lon attend deux au match suivant. »

Parti pour prolonger, Sané semble donc le mieux engagé des trois pour démarrer une nouvelle saison en tant que titulaire. Reste à savoir si le Bayern se contentera de ses éclairs occasionnels ou s’activera enfin sur le marché pour trouver un ailier régulier.
À Munich, l’heure des choix approche. Et sur l’aile gauche, il n’y aura pas de place pour tout le monde.

Laisser un commentaire