Relégué sur le banc depuis l’arrivée de Brice Samba cet hiver, Steve Mandanda est de nouveau poussé vers la sortie. Après un départ contrarié de l’OM en 2022, le portier rennais voit son avenir en Bretagne plus nuageux que jamais. Il semble, en réalité, que ce déclassement qu’il connaît aujourd’hui soit assez symptomatique de sa carrière.
Brice Samba, un transfert marketing
8 janvier, l’actuel bras droit de Mike Maignan en Équipe de France, s’engage à Rennes pour quelque 14 millions d’euros. Un transfert qui étonne pour les trois parties. Lens laisse partir son capitaine et pilier de référence depuis trois ans. Samba rejoint un club dont la lutte se joue plutôt autour du maintien que des places européennes. Et le Stade Rennais recrute, pour une somme relativement considérable, un gardien déjà trentenaire. Si ce triptyque s’est entendu, c’est au détriment de Steve Mandanda, numéro un des Rouges et Noirs depuis 2022.
Sur sa ligne, l’ex-Marseillais a rarement fait défaut, et ce, malgré son âge avancé. Déjà prolongé à deux reprises, les dirigeants rennais n’ont pas rechigné à lui accorder leur confiance, jusqu’à ce mercato hivernal. Cette opération prend plus de sens sur le plan commercial que sportif, alors que l’officialisation du transfert avait été conjointement annoncée avec l’arrivée de Seko Fofana. De retour en Ligue 1 après une brève aventure saoudienne, il reforme avec Samba le tandem symbolique de l’épopée lensoise. Lors de l’exercice 2022-2023, ils avaient été les acteurs majeurs de la qualification en Ligue des champions. Seulement, difficile de croire qu’à eux seuls, ils pourront redresser la trajectoire d’une saison rennaise pour l’instant catastrophique.
Le déclassement express de Mandanda
Sur une série de cinq défaites de rang, l’équipe de Jorge Sampaoli pointe à une piteuse 15ᵉ place. Pour l’instant, l’arrivée de Brice Samba ne semble pas avoir réellement changé les choses. Ayant encaissé huit buts en quatre matchs depuis sa prise de fonction, les critiques à son encontre fusent déjà. Titulaire en Ligue 1 comme en Coupe de France (défaite 1-0 vs Troyes), il semble avoir désormais complètement éclipsé Steve Mandanda. Malgré tout, Sampaoli assurait le 9 janvier, en conférence de presse, compter sur son capitaine : « Le plus important pour moi en tant qu’entraîneur, je le connais bien, c’est qu’il a besoin de soutien, de stabilité. Et je veux lui offrir ça, car l’équipe a besoin de Steve à 100 %. »
Franchement fautif sur deux des trois buts monégasques lors du déplacement breton en principauté ce samedi (3-2), Samba divise. La titularisation indiscutée de l’ex-lensois interroge.
Un goût de déjà-vu pour Il Fenomeno
Délogeant son compatriote jusqu’alors satisfaisant dans le but rennais, l’arrivée de Samba rappelle une histoire similaire. À l’été 2021, l’OM recrute Pau Lopez en provenance de la Roma. L’illustre capitaine phocéen, Steve Mandanda, voit progressivement son temps de jeu fondre. Il finit par quitter le club par la petite porte en fin de saison. L’ironie du sort fait que c’est ce même Jorge Sampaoli qui le cantonne depuis quelques matchs à un rôle de remplaçant. Capitaine du club, son statut est de nouveau bafoué au profit d’un joueur dont la supériorité sportive mérite encore d’être prouvée. Titré à cinq reprises meilleur gardien de Ligue 1, l’ex-Marseillais semble néanmoins avoir toujours été sous-évalué. L’histoire est d’ailleurs d’autant plus intéressante que Samba secondait Steve Mandanda à l’Olympique de Marseille entre 2013 et 2017.
Quel avenir pour Steve Mandanda ?
Comme lorsque Hugo Lloris lui piqua sa place de numéro un des Bleus en 2012, Mandanda dégringole une nouvelle fois dans la hiérarchie. Ce comique de répétition symptomatique de la carrière de l’ex-international français (35 sélections) résonne comme une malédiction. Seulement, jusqu’alors, il a toujours su rebondir. Il a su retrouver l’Europe avec Rennes en 2022. Il a aussi su renouer le fil d’une fin d’histoire contrariée avec les Bleus, lors du mondial au Qatar.
En fin de contrat en juin, Il Fenomeno est plus que jamais annoncé sur le départ. Malgré sa situation, la retraite n’est visiblement pas une option. Au regard de ses récentes performances, imaginer l’ancien Marseillais faire de la résistance pendant encore une saison est envisageable. Steve Mandanda fêtera ses 40 ans en mars. Il devra, une nouvelle fois, faire preuve de résilience s’il veut s’offrir un ultime défi avant de raccrocher.
