À la veille d’un duel pour le maintien bouillant ce samedi 8 mars, Everton affiche sa meilleure forme depuis longtemps. Invaincue depuis 7 matchs en Premier League, la formation de David Moyes renaît enfin après 3 saisons cauchemardesques.
Le 17 novembre 2023, Everton reçoit la plus lourde sanction jamais prise dans le cadre du fair-play financier : dix points de retrait au classement de la Premier League, pour avoir dépassé les limites financières. Cette sanction fait alors chuter le club à la 19e place de PL. La condamnation est finalement réduite à 6 points en appel, avant qu’une nouvelle sanction (2 points) soit ajoutée en avril. Miraculeusement, le club, pourtant déjà en mauvaise posture, parvient à se maintenir.
Everton, cancre du football anglais
Trois fois consécutivement dans le top 8 de PL entre 2017 et 2019, un début de saison canon en 2020, un duo de choc James Rodriguez – Calvert-Lewin, le tout orchestré par Carlo Ancelotti : Everton se porte au mieux. Seulement, la saison 2020-2021 résonne comme le chant du cygne de cette idylle. Malgré une honnête 10e place, le technicien italien annonce brusquement son départ en fin de saison pour retrouver Madrid. Depuis, Everton s’est embourbé sous la 15e place, pour ne jamais en sortir jusqu’à aujourd’hui. Face à Leicester il y a deux ans, le club échappe déjà de peu à la relégation. Un sauvetage inespéré face à ce qui aurait constitué une première descente en Championship depuis 1951. Les sanctions qui suivent plongent le club dans une profonde détresse sportive et financière. Voir Everton encore dans l’élite du football anglais en dépit de cette situation relève alors du non-sens. Et pourtant, même submergé, le club du Merseyside évite le naufrage.
Le retour en trombe de Moyes à Everton
Le 9 janvier, Sean Dyche, symbole d’un football insipide et inefficace, est limogé. David Moyes, illustre coach des Toffees entre 2002 et 2013, retrouve le Goodison Park. La nostalgie de ses 11 saisons passées au club semble depuis faire effet. Un nul contre Liverpool, un autre face à Manchester United et de beaux succès contre Brighton (1-0) et Tottenham (3-2) ont relancé la machine. La dernière défaite d’Everton remonte au 15 janvier face à Aston Villa (0-1). Les coéquipiers d’Abdoulaye Doucouré viennent à leur tour muscler un ventre mou plus dense que jamais en PL. Entre tops clubs malades et anciens relégables aux portes de l’Europe (Bournemouth, Nottingham), Everton s’invite aussi à la fête. Invaincus depuis bientôt deux mois en championnat, les coéquipiers de Jordan Pickford sont sublimés par cette belle dynamique. Artisan et illustration de ce regain de forme, le numéro neuf Beto s’est métamorphosé. Auteur de 5 buts en 5 matchs, l’attaquant n’est titulaire qu’en raison de la blessure de Dominic Calvert-Lewin. Mais depuis sa première titularisation le 1er février, l’international bissau-guinéen est l’un des meilleurs attaquants du championnat.
La meilleure défense, c’est l’attaque
« J’ai le sentiment que les joueurs répondent bien à ce que je veux mettre en place. Ce qui a changé, c’est que nous nous créons plus d’occasions », déclarait David Moyes au micro de TNT Sport quelques minutes après l’égalisation du capitaine James Tarkowski face à Liverpool le 12 février. Effectivement, depuis le retour de l’ex-entraîneur de West Ham, Everton est l’équipe avec le plus d’xG par match en Premier League (The Athletic). Artiste de ce joli tableau, David Moyes affiche clairement son ambition depuis son retour : « redonner vie à l’ancien Everton ». Les Toffees sont désormais à autant de points de la zone rouge que de la Ligue des champions (15 points). Le légendaire technicien britannique a déjà réussi sa mission sauvetage et fait de nouveau vibrer le Goodison Park. Everton reste déficitaire, mais sa dette principale est désormais à mettre au crédit de son homme providentiel, David Moyes.