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Le Ballon d’Or est-il encore le reflet de l’excellence du football ? Ou n’est-il devenu qu’une récompense pour les meilleurs buteurs ? Créé à l’origine pour récompenser le meilleur joueur sur une saison. Cette distinction s’est vite transformée en une compétition entre les meilleurs buteurs des grands championnats européens. Il ne s’agissait plus d’établir une hiérarchie du meilleur joueur, mais de voir qui a été le plus impactant offensivement. La récompense s’est donc rapidement orientée vers des joueurs offensifs. 

Pour preuve, il n’y a qu’un seul gardien qui l’a remportée : Lev Yachine en 1963. Et très peu de défenseurs, le dernier en date étant Cannavaro en 2006. De plus, l’arrivée de deux extraterrestres dans la course n’était pas réellement prévue… La compétition devait se jouer entre simples mortels, mais c’était sans compter sur Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Les deux ogres du football ont tout raflé et ont fini par transformer notre vision du Ballon d’Or.

Une récompense qui a perdu de son intérêt ? Vraiment ?

L’élection du lauréat se fait à travers le vote de plusieurs journalistes du monde entier, qui attribuent des points et établissent leur classement pour le Ballon d’Or. Avec 13 Ballons d’Or remportés à eux seuls. CR7 et Messi ont monopolisé la compétition, éclipsant de la discussion tout opposant. Seulement, aujourd’hui, ils ne sont plus dans la course. Exilé en Arabie Saoudite pour le premier et à Miami pour le second. Ils sont hors des nouveaux débats pour le Ballon d’Or, laissant la place à Haaland, Mbappé, ou encore Vinicius Jr. 

Bien que loin de l’Europe, leur fantôme continue de hanter l’esprit des amoureux du football. Beaucoup de fans estiment que le trophée a perdu de sa valeur avec leur départ, et comment ne pas les comprendre ? Lionel Messi en 2012, c’est 73 buts ; en comparant ces statistiques folles avec celles de nos stars actuelles. Il est facile de ressentir un désintérêt vis-à-vis de la distinction dorée. Néanmoins, c’est sans doute là que réside le piège. 

Le public s’attend à retrouver de nouveaux Messi et CR7. Seulement cette démarche conduit souvent à minimiser des saisons pourtant incroyables comme celle d’Haaland en 2022/2023 ou celle de Vinicius Jr en 2023/2024. Ces joueurs, aussi talentueux soient-ils, ne mériteraient pas d’être récompensés simplement parce qu’ils ne s’appellent pas Cristiano ou Messi ? On pourrait même se demander si ce n’était pas avec ces deux monstres que le trophée avait perdu de l’intérêt.

L’importance de vivre dans le présent.

Qui regarde une compétition en connaissant presque toujours son issue finale ? Bien que d’autres joueurs formidables auraient pu légitimement aspirer à gagner le BO, à l’image d’Iniesta en 2010. Il n’y en avait que pour Messi et Cristiano. Une fois sur deux durant la cérémonie de France Football, il était possible de deviner le gagnant entre l’Argentin et le Portugais. Certes, leur rivalité a fait rêver plus d’un passionné de football, mais celle-ci a biaisé notre rapport à la récompense. Les standards ont été élevés, ne laissant que des miettes pour les performances “humaines”. 

Peut-être est-ce maintenant que le trophée prend tout son sens. Avec des compteurs remis à zéro et une vraie bataille chaque année pour gagner un trophée qui est remis en jeu à chaque début de saison. C’est potentiellement le moment idéal pour que le Ballon d’Or retrouve son essence en couronnant à nouveau des saisons extraordinaires, vécues sans l’ombre des légendes d’hier. Ne soyons pas tristes de tourner la page CR7/Messi, soyons heureux d’y avoir assisté !