Après de longs mois de cauchemar à Manchester United, Antony respire enfin. Le soleil andalou lui redonne des couleurs, et le Brésilien retrouve un niveau qu’on lui avait presque oublié. Moqué, l’ancien prospect de l’Ajax prépare sa revanche.
2021 est l’année de la révélation pour l’ailier Ajacide. Médaillé olympique avec le Brésil, buteur pour sa première cape en A, Antony se fait progressivement sa place en sélection. Mais alors que le couloir droit de l’attaque auriverde lui semble promis, Antony laisse filer sa chance. En 2022, son transfert à Manchester United pour 100 millions d’euros lui coûte cher. Auteur d’un seul but en Premier League en deux ans, Antony est loin du niveau auquel on l’attend.
Dans une équipe malade, il perd progressivement sa place de titulaire avant d’être définitivement mis au placard (aucune titularisation en Premier League cette saison). Tourné en dérision sur les réseaux, il est ironiquement comparé à Messi et Ronaldo par ses propres fans. Comme Maguire avant lui, Antony n’échappe pas au traitement médiatique impitoyable réservé aux Red Devils en difficulté. La légende « Antony 2008 » devient alors un mème qui finit de saper la confiance d’un joueur déjà en délicatesse.
Un prêt rédempteur pour Antony au Betis
En janvier, le natif d’Osasco est finalement prêté pour 6 mois au Betis Séville. De manière presque inespérée, la transaction se montre fructueuse. Dès ses débuts, le joueur renait. Passes clés, duels gagnés : son impact est immédiat et son entraîneur en fait déjà un titulaire indiscutable. Décisif en huitièmes de finale de Coupe d’Europe face au Vitória Guimarães, Antony compte six contributions décisives depuis son arrivée.
Trois buts, trois passes en huit matchs disputés, le Brésilien affiche des statistiques déjà plus prolifiques que sur ses deux dernières saisons mancuniennes. Artificier d’un duo explosif avec l’ex- Madrilène Isco, il est le catalyseur d’une équipe andalouse galvanisée. Invaincu en Liga depuis trois matchs, tombeur de la Real Sociedad et du Real Madrid, le Betis capitalise sur sa recrue. Mais Antony doit encore confirmer sur le long terme s’il veut retrouver les sommets du football mondial.
Une confiance à regagner auprès de ses coachs
Car cela fait maintenant deux ans qu’Antony n’a plus revêtu la tunique de la Seleção. Pour rappel, le joueur avait été suspendu en septembre 2023 pour suspicions de violences conjugales. De nouveau laissé sur le carreau début mars, il ne profitera pas du renouvellement d’effectif récent opéré par Dorival Júnior (Bolavip). Si Neymar retrouvera la sélection brésilienne, Antony, lui, devra encore faire ses preuves auprès de son sélectionneur. Une crédibilité qu’il doit regagner aux yeux de tous ses détracteurs, mais aussi auprès de ses entraîneurs.
A l’instar de Dorival Júnior, Rúben Amorim semble pour l’heure sceptique vis-à-vis du regain de forme du Brésilien. Aux côtés de la légende mancunienne Rio Ferdinand, pour TNT Sports, Rúben Amorim était interrogé sur le niveau d’Antony. « Lorsque vous jouez contre n’importe quelle équipe en Angleterre, la condition physique est cruciale. Antony performe bien mieux en Espagne. Je vous assure, tout cela se résume à la condition physique. »
L’agent du joueur, Júnior Pedroso, n’a pas tardé à rétorquer dans Marca. « Attribuer le manque de succès d’Antony à United uniquement à son physique est un argument très superficiel et ne reflète pas la réalité. »
Antony prêt à prolonger l’aventure au Betis ?
Prêté au Betis jusqu’en fin de saison, le Brésilien pourrait voir son idylle andalouse durer plus longtemps que prévu. La relation avec Amorim semble glaciale, alors qu’Antony enflamme le Benito Villamarín à chaque apparition sur le pré. Le voir troquer le soleil espagnol pour le brouillard anglais en juin relève aujourd’hui de l’improbable.
Le président du Betis, Ramón Alarcón, déjà conquis, espère d’ailleurs conserver sa recrue au-delà de son prêt. « Je pense que oui. […] Il y a une très bonne alchimie avec Manchester et avec le joueur. C’est une possibilité que cela continue la saison prochaine, pourquoi pas ? »
S’il poursuit sur sa belle lancée, le mème sera bientôt abandonné et la pépite retrouvée. Aujourd’hui, l’avenir d’Antony est encore nébuleux. À lui de s’ouvrir les portes des grandes écuries européennes d’ici la fin de saison.
