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Isco, le magicien a retrouvé sa baguette

Après une nouvelle saison pleine au Betis, Isco retrouve enfin la sélection espagnole. Privé d’Euro l’an passé, l’ex-Madrilène est revenu à son meilleur niveau après plusieurs saisons de galère et une terrible blessure. Analyse d’un regain de forme inattendu.

Le 28 mai, le Betis s’incline lourdement en finale de la Conference League face au revenant Chelsea (1-4). Pourtant, les Andalous ont longtemps mené au score grâce notamment à une passe décisive d’Isco en première période. Si les supporters sévillans espéraient soulever leur première coupe d’Europe, ils se réjouissent du niveau affiché par leur maître à jouer. Numéro 10 au cœur du 4-2-3-1 de Manuel Pellegrini, Isco forme un fantastique duo avec Antony depuis le mois de février.

Cette saison, c’est 23 contributions décisives en 33 matchs. Il n’a pourtant joué que la moitié des minutes possibles à cause d’une fracture du péroné subie en mai 2024. Cette blessure le prive d’un retour avec la Roja pour l’Euro 2024, alors qu’il était pressenti pour y participer. Mais ce n’est que partie remise. Après une fantastique année 2025, le capitaine du Betis est rappelé par Luis de la Fuente pour le Final Four de la Ligue des nations. Ses 9 buts et 8 passes décisives en 22 matchs de Liga depuis son retour à la compétition en janvier ont largement pesé dans la balance.

« Au Real quoi qu’il arrive, je n’allais pas beaucoup jouer »


Isco s’apprête donc à revêtir la tunique de la sélection espagnole, six ans après sa dernière apparition. C’était en juin 2019. Au Bernabeu, Isco ponctuait les plus belles années de sa carrière contre la Suède. Depuis, trois compétitions internationales manquées et une fin de carrière loin des projecteurs. C’est du moins l’histoire que tout le monde croyait écrite il y a deux ans encore, quand le déclin pointait le bout de son nez.

En 2017 pourtant, Isco paraphe une prolongation de cinq ans au Real Madrid, fixant sa clause libératoire à 700 M€. Titulaire lors de deux finales de Ligue des champions consécutives sous les ordres de Zinédine Zidane, il est un homme clé de la Casablanca. Mais les saisons qui suivent le départ de l’entraîneur français sont plus délicates.


« J’ai passé de nombreuses années au Real, j’étais très heureux et satisfait. Il s’est passé des choses avec les entraîneurs. Ils m’ont fait savoir que, quoi qu’il arrive, et quoi que je fasse, je n’allais pas beaucoup jouer » , déclare le joueur dans une interview pour l’émission El Pelotazo de Canal Sur en octobre 2023. « Certaines choses sont de ma faute, d’autres non. Je n’étais pas prêt mentalement, il y a eu des moments où, au lieu de donner un peu plus, je me suis effondré. »


La revanche d’Isco

Lors de la saison 2021-2022, sa dernière dans la capitale, Isco ne joue aucune minute en Ligue des champions. Non sacré de fait au Stade de France après la victoire face à Liverpool, il quitte Madrid dans l’amertume. Annoncé partant en même temps que Gareth Bale et Marcelo, il est assimilé à l’opération dégraissage du Real.

Le meneur de jeu s’engage donc au FC Séville à l’été 2022. Mais il résilie son contrat six mois plus tard, suite au départ de Lopetegui. Libre de tout contrat à l’aube de l’exercice 2023-2024, Isco choisit le club rival comme nouveau point de chute. Une sorte de dernière chance pour relancer sa carrière avant un potentiel exil exotique.

Carlos Kameni, ancien gardien international camerounais, professait alors la résurrection de Francisco Alarcón. « À Malaga, Pellegrini était comme un père pour lui. J’ai une totale confiance dans cet entraîneur, il sait comment l’utiliser et cela va lui faire énormément de bien. Nous allons assister à la renaissance du grand Isco au Betis », affirmait-il pour Eurosport.

Isco ou l’enjeu de la survie du numéro 10

Des paroles prophétiques au regard du regain de forme d’Isco depuis un an et demi. Regagnant progressivement confiance dans un contexte moins médiatisé, il est redevenu le magicien qu’il était. Au cœur du projet andalou, l’ex-Merengue est l’artisan majeur de l’épopée européenne du Betis cette saison. Avec une influence de jeu retrouvée dans un système adapté à son profil, il marque et fait marquer comme peu de milieux aujourd’hui.

Rejouer sous les ordres d’un entraîneur « old school » comme Manuel Pellegrini a aussi favorisé sa renaissance. Une résurrection presque inespérée pour un joueur placardisé à la Maison Blanche. Alors qu’il entamait doucement sa trentaine, le voir retrouver le sommet, et plus encore, la sélection, était inimaginable il y a encore deux ans. Une belle revanche donc.


Aujourd’hui, le poste de 10 est en voie de disparition. Mais Isco rappelle que ce profil de joueur peut bouleverser le cours d’une saison à lui seul. Au Betis, il est redevenu le joueur qui ensorcela l’Europe entre 2017 et 2018. Reste à savoir si l’équipe de France en fera les frais dans les prochains jours. Une chose est sûre : le magicien est de retour à la baguette. Pourvu que ça dure.

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