Naples est à nouveau sacré champion d’Italie. Deux ans après la folle épopée, les Napolitains ont récupéré leur couronne avec un effectif largement renouvelé et des cadres moins attendus. En somme, pour le club comme pour les joueurs, ce sacre s’impose comme une superbe revanche.
Vendredi 23 mai, le Napoli s’est imposé 2-0 sur sa pelouse face à Cagliari. Malgré la victoire de l’Inter dans le même temps, c’est bien l’ancienne équipe de « Kvara » qui est sacrée championne d’Italie avec un point d’avance sur son dauphin milanais. Comme un symbole, les buteurs du match sont deux des cadres principaux du nouveau Napoli cette saison.
Les ex-Mancuniens Scott McTominay et Romelu Lukaku ont chacun leur tour fait parler leur talent pour offrir le titre à leurs supporters. Pour l’un comme pour l’autre, ce titre, ponctué par une performance de gala, est une revanche assurée sur des dernières saisons plus délicates. L’attaquant belge continue de causer du tort à son ancienne équipe, en privant l’Inter d’un deuxième Scudetto consécutif. Raillé pour ses ratés et son rendement insuffisant lors de sa dernière saison en Lombardie, Romelu Lukaku a su faire taire les critiques cette saison.
Auteur de son 14e but face à Cagliari, il a rappelé à toute l’Italie l’étendue de son talent avec un but en solo tout en puissance. Relancé à la Roma l’an dernier, Lukaku poursuit son tour d’Italie à Naples où il a retrouvé un niveau redoutable. Agrémentant ses statistiques de dix passes décisives, il a su parfaitement trouver sa place dans un effectif napolitain largement remanié. Osimhen exilé en Turquie, Kvara filé au PSG, Naples a dû remodeler son secteur offensif à la hâte.
Scott McTominay, comme une évidence au Napoli
Pour accompagner Romelu Lukaku, un autre ancien de Manchester United s’est affirmé. Arrivé pour 30 M€ cet été, Scott McTominay vient de réaliser la plus prolifique saison de sa carrière. En témoigne son superbe but acrobatique pour offrir le titre au Napoli : McTominay a enfin pu faire parler ses qualités offensives. Bridé par un secteur offensif surchargé et un entrejeu instable à Manchester, McTominay n’a jamais été au cœur du projet. Rarement titulaire, il était régulièrement astreint à un rôle de sentinelle, muselant ses qualités de buteur.
Sous Conte, il s’est (re)découvert dans un rôle de box-to-box qui lui va comme un gant. Auteur de 12 et 6 passes décisives, il a été élu meilleur joueur de la saison en Serie A, une distinction tout sauf anodine. Comme pour Lukaku, ce Scudetto est une superbe revanche face aux critiques endurées au crépuscule de son aventure mancunienne. À 28 ans, l’Écossais s’est imposé comme un cadre majeur dans une équipe qui retrouvera la Ligue des champions l’an prochain. « Le travail acharné finit toujours par porter ses fruits au moment parfait. Champion d’Italie ! » déclare-t-il quelques heures après le titre sur son compte Instagram.
Une rédemption collective à Naples
Après un passage en demi-teinte à Tottenham, Conte aussi retrouve les sommets en Italie. Avec seulement 5 défaites subies en 41 matchs, le technicien italien a su, comme à l’Inter en 2021, faire renaître une équipe. En fin de contrat en juin, sa prolongation est actuellement en discussion. « Les entraîneurs ont leur propre personnalité qu’il faut respecter, et il ne faut jamais les forcer, même avec des contrats en béton. Si Conte se rend disponible, nous lui dirons bienvenue ! Et nous serons heureux d’aller en Ligue des champions avec lui. Nous travaillons déjà à rendre Naples encore plus fort », déclarait Aurelio De Laurentiis dans la Gazzetta dello Sport.
D’autres joueurs de l’effectif napolitain ont aussi observé une rédemption remarquable. Titulaire lors de l’ultime journée, Leonardo Spinazzola a connu plusieurs saisons compliquées après sa rupture des ligaments croisés pendant l’Euro 2021. Le latéral italien a cette saison retrouvé un niveau intéressant. Également aligné d’entrée contre Cagliari, le compatriote de Scott McTominay, Billy Gilmour, a trouvé sa place dans la rotation. Après avoir échoué à s’imposer en Premier League, ce titre récompense son abnégation tout au long de la saison.
Des promesses pour l’avenir
Deux ans après, Naples règne à nouveau sur la péninsule italienne, sans son ancien duo Osimhen – Kvara. Ce titre, c’est celui de la rédemption. À la fois pour un club qui avait terminé 10e l’an passé, mais aussi pour des joueurs déclassés. L’an prochain, les pensionnaires du stade Diego Armando Maradona devront allier scène européenne et succès national. Une combinaison manquée pendant l’exercice 2023-2024.
Paradoxalement, c’est peut-être aussi l’une des raisons du succès napolitain. Son rival interiste a perdu des plumes sur la route qui mène à Munich, contre le Barça notamment. Avec un calendrier allégé par l’absence de Ligue des champions, les hommes de Conte ont pu se concentrer sur le titre. L’an prochain, cependant, un défi d’une autre envergure attend Romelu Lukaku et ses coéquipiers : briller en Europe. Si le club parvient à conserver ses cadres et à attirer un Kevin De Bruyne pour agrémenter son entrejeu, alors il sera armé pour combattre sur ces deux fronts.
Une chose est sûre : le Scudetto va redorer le blason napolitain. C’est sans doute un argument supplémentaire pour attirer une autre star belge en Campanie.