Une saison et puis s’en va. Arrivé à l’été 2023 en Premier League, Moussa Diaby semblait avoir réalisé le grand bond qui lui permettrait de lancer sa carrière. Seulement, une petite année plus tard, le voilà qui s’envole vers de nouveaux horizons. S’il avait résisté aux sirènes saoudiennes il y a un an, cet été, les chants se sont avérés trop envoûtants. Mais alors que la saison est désormais bien entamée, que devient-il ?
Moussa Diaby face à la tentation salariale
Le 25 juillet 2024, l’ailier français s’engage pour 5 ans avec Al-Ittihad pour un pactole de 60 millions, bonus compris. Cette indemnité rembourse les 55M dépensés par les Villans un an plus tôt pour s’offrir l’ailier de Leverkusen. Le Titi parisien devient ainsi le quatrième joueur français le plus cher de l’histoire en indemnités de transfert cumulées. Comme souvent, c’est l’argument salarial qui a convaincu Moussa Diaby de s’exiler dans le Golfe. Il touche environ 22 M€ contre 8 à Aston Villa. Une somme énorme, mais toujours moins que son compatriote Karim Benzema : 100 M/an.
On constate que, financièrement, tout le monde s’y retrouve dans cette opération. Aston Villa ne perd pas d’argent, Diaby est mieux payé, et Al-Ittihad attire une nouvelle star européenne. Sportivement, c’est un autre débat pour un joueur encore très jeune.
Le rendement sportif atypique de Diaby
Comme souvent, l’Arabie saoudite a peut-être surpayé pour s’adjuger les services de l’international français (11 sélections). S’il s’agit d’un attaquant de Premier League, encore jeune et relativement performant, 60 M semble onéreux. Auteur de 10 buts et 9 passes en 54 matchs l’an dernier, il n’a pas non plus roulé sur l’Angleterre. Cette saison, il n’a d’ailleurs inscrit qu’un petit pion en une dizaine de rencontres disputées. Cependant, il reste fidèle à ses standards, lui qui n’a jamais été un serial buteur. Ne dépassant qu’une seule fois la barre des 10 buts en championnat (2021-2022), il a aujourd’hui inscrit 65 buts en 6 saisons professionnelles. Un bilan plutôt honnête pour un joueur qui brille plus par le dribble et la passe que par son sens du but.
Cumulant déjà 10 offrandes cette saison, il est logiquement meilleur passeur de la Saudi Pro League. Des statistiques plutôt bonnes pour l’ex-Parisien, qui démarre presque toujours aux côtés de N’Golo Kanté et KB9. Avec une valorisation marchande de 55 M€, il est aussi le joueur le plus cher du championnat. Globalement, tout se passe bien pour lui. Assez pour espérer un retour en EDF ? Pas certain.
Une croix tirée sur l’équipe de France pour Diaby ?
Rappelé en mars dernier, Moussa Diaby n’a jamais vraiment été considéré comme une option de premier plan par Didier Deschamps. Il n’a d’ailleurs jamais vraiment convaincu le sélectionneur des Bleus.
S’il était déjà compliqué de séjourner à Clairefontaine lorsqu’il évoluait en Europe, ce sera encore plus dur pour lui désormais. On connaît la réticence que partagent beaucoup de techniciens à sélectionner des joueurs exilés dans les championnats exotiques. Son coéquipier Steven Bergwijn a récemment été écarté de la sélection hollandaise pour cette raison. En ce sens, si Kanté a par exemple pu revenir en sélection, c’est plus grâce à son passif qu’à ses performances en SPL. « De par son vécu et son expérience, je suis convaincu que l’équipe de France sera meilleure avec lui », déclarait Deschamps en mai dernier.
À moins que…
Victime d’une entorse à la cheville fin novembre, Diaby est attendu pour janvier 2025 sur les terrains, soit trois mois avant la prochaine liste de «DD». En renonçant très jeune à une carrière en Europe, il a peut-être fait une croix sur l’EDF. Toutefois, il ne serait pas impossible de le revoir sous le maillot bleu. Kingsley Coman est snobé par le sélectionneur, Dembélé déçoit, tandis que le duo Barcola-Olise peine à confirmer.
Si son retour est donc peu probable, il n’est néanmoins pas inimaginable. En attendant, Diaby profite de sa nouvelle vie sous le fructueux soleil saoudien.