Ce week-end, face à Alavés, Antoine Griezmann a de nouveau traversé le match comme un fantôme. Métronome d’une équipe qui peine encore à trouver ses automatismes, le Français semble effacé dans le jeu de l’Atlético. Son penalty dans le dernier quart d’heure a néanmoins sonné la révolte, permettant aux Madrilènes d’arracher les 3 points à domicile (beIN Sports). Seulement, s’il a marqué, le néo retraité Bleu voit son influence battre de l’aile, pas aidé par un coaching qui laisse à désirer.
Griezmann : Retraite internationale et des questions
L’électrochoc n’a pas porté ses fruits. Fraîchement retraité de l’équipe de France, Antoine Griezmann peine à retrouver des sensations en club. Malgré son retrait des matchs internationaux, l’attaquant mâconnais semble accuser le coup physiquement. Âgé de 33 ans, l’ex-Barcelonais demeure connu pour son abattage constant sur le terrain. Son sens aiguisé du collectif a effectivement longtemps fait de lui le métronome du jeu de l’Atlético. Seulement, si son entraîneur continue de lui accorder une confiance méritée, son influence dans le jeu des Rojiblancos diminue drastiquement. Malgré des statistiques correctes (5 buts et 6 passes décisives TTC), certes loin de ses meilleures saisons, le magicien paraît emprunté. Physiquement comme techniquement, Griezmann plafonne après un retour au plus haut niveau en 2022.
En effet, il avait su renouer le fil d’une carrière contrariée par trois saisons compliquées entre 2019 et 2022. Après la Coupe du monde au Qatar, fort d’une métamorphose tactique imposée par les circonstances (Pogba et Kanté absents), il avait su se réinventer pour briller à nouveau. Si son utilisation variait — second attaquant en club, relayeur en Bleu — « Grizou » avait retrouvé une légitimité. Tant chez les fans madrilènes que chez les supporters tricolores, sa mauvaise saison 2021-2022 était oubliée.
Titulaire indiscutable pendant les deux saisons qui suivirent, Antoine Griezmann annonçait, contre toute attente, sa retraite internationale à l’aube du rassemblement d’octobre. Affaire du capitanat, Euro frustrant, lieutenants partis : les causes sont multiples, mais là n’est pas la question. Cet électrochoc devait aussi permettre au trentenaire de mieux récupérer en se retirant des matchs internationaux. Plus de temps pour lui, pour sa famille : toutes les conditions semblaient réunies pour voir le meilleur buteur des Colchoneros performer.
Un contexte compliqué et un niveau inhabituel pour Griezmann
Toutefois, le niveau affiché par le légendaire numéro 7 inquiète. Pertes de balles inhabituelles, passes imprécises et moins de ballons touchés. Tels sont les symptômes de la fièvre qui touche Antoine Griezmann. Probablement contractés par les casse-têtes du mois de juin avec les Bleus, ces maux sont aussi liés au coaching du Cholo. Pas moins de quatre dispositifs ont été testés par le technicien argentin depuis le début de saison. Indécis quant à son animation offensive, Correa, Álvarez, Sørloth ou encore son propre fils, récemment lancé, se relaient autour de Griezmann.
Si Giuliano Simeone donne grande satisfaction aux suiveurs du club (Foot mercato), la tour de contrôle norvégienne peine à convaincre. Maladroit devant le but face à Lille en LDC (23/10), il a gâché de nombreuses offrandes d’Antoine Griezmann. Ainsi, si le français n’est individuellement pas au top, c’est également à cause du contexte d’incertitude tactique qui l’entoure. Aligné avec un compère d’attaque différent chaque semaine, il est difficile pour lui de renouer des automatismes qu’il pouvait avoir avec un Álvaro Morata l’an passé.
Vieillir comme du bon vin… ou pas ?
En outre, son âge (33), pourrait jouer dans le déclin conjoncturel du Français en 2024, seulement auteur de 12 buts sur l’année civile. Bien qu’il soit notoire que le jeu de Griezmann se lise au-delà des statistiques, celles-ci pouvaient nuancer des performances parfois irrégulières. D’autant que pour un attaquant de son standing, si hybride soit-il, les buts demeurent importants. Si bien que, moins influent, moins tueur, le sujet de l’âge du Petit Prince interroge.
Déjà à 31 ans, certains le disaient « fini » après une saison compliquée pour son retour au Metropolitano. Voyant en Christopher Nkunku son remplaçant évident en EDF, beaucoup l’envoyaient au placard. Une Coupe du monde plus tard, Griezmann faisait taire ses détracteurs. Deux ans après, peut-il une dernière fois relancer la machine ? L’Atlético en aurait bien besoin.
Une dernière gloire avant le rêve américain ?
S’accrochant difficilement aux miettes que lui laisse le Barça d’Hansi Flick, les Madrilènes comptent déjà 7 points de retard sur le leader catalan. Un Griezmann de retour en forme serait une première étape cruciale pour espérer jouer quelque chose cette saison. Dans un sens comme dans l’autre, c’est une question de temps.
À l’heure où il s’interroge sur son avenir proche (sport.fr), un trophée ferait sans doute office de chant du cygne pour lui. Un ultime titre en Europe aurait une saveur particulière pour celui qui voit le championnat lui glisser entre les doigts depuis… 15 ans maintenant. Mais pour cela, Antoine Griezmann doit redevenir le joueur qu’il est. Retrouver sa confiance, son football. Aller glaner une dernière distinction collective avant un envol presque inéluctable vers les États-Unis.